Carnet de route

Sortie Abella de la Conca
Le 29/04/2025 par Rovira-Marcel
Sortie « Abella de la Conca » du 22 au 24 avril 2025 organisée par Bernard Fourcassies
Trois jours d’arômes, parfums et senteurs.
À peine arrivés, loin, en Espagne, à Abella de la Conca, village juché à flanc d’escarpements et de falaises, à 25mn de Tremp où nous serons logés, nous y déambulons, jetant un regard ému sur les restes de vieilles et belles arcades qui autrefois étaient des entrées de maisons et ne le seront définitivement plus, puis sans transition, en sortie du bâti, on peut voir en place sur les rochers, les pitons d’escalade, pour rappeler qu’ici, aussi pour nous, commence l’aventure. Le but du jour était le Gallinova en boucle. La piste se perdant, nous avons pratiqué une attaque directe dans les taillis, jusqu‘au pied de la falaise, puis redescente, sans avoir atteint notre but, mais non sans avoir, pour certains d’entre nous, subi l’intérêt spécial que les tiques ont pour nous, pauvres mammifères. Note scientifique : les tiques s’attaquent à tous les vertébrés à l’exception peut-être des poissons. Dans le cas présent, tout laisse à penser, géographie, carapace dure, morphologie, taille, motifs colorés sur la carapace, qu’il s’agissait de tiques Dermacentor Marginatus, qui heureusement, semble-t-il, n’apprécient pas spécialement le sang humain.
Le deuxième jour, depuis le col de Faidella entre Isona et Boixols, ce fut une longue boucle (23Km) mais qu’un fort grillage métallique nous a empêché de réaliser comme initialement prévu, qu’importe puisque nous l’avons tenté. Tout d’abord, un début un peu raide et peu évident pour finalement accéder à une crête parfaitement aménagée en promenade, munies de dallages, escaliers et rampes, conduisant à la chapelle de la Virgen de Carranima, altitude 1624m, bien entretenue, présentant un espace accueillant, où l’on peut se détendre et se restaurer, et aussi se recueillir si le cœur vous en dit. Ensuite, descente par l’autre versant, puis après un long cheminement et la pause repas, reprise de notre marche, on se perd facilement sur ces sentiers peu cairnés, pour, par une coulée verte qui rompt la barre rocheuse que constituent les falaises calcaires, accéder à leur dessus, et buter sur le grillage métallique qui marque les limites d’une chasse gardée d’État. Demi-tour et retour au col de Faidella. Il faut noter cependant à l’entrée de la coulée verte, de belles dalles grises, présentant leurs flancs arrondis en colonnes, idoles massives de la nature, rappelant, à deux jours de Pâques, les moaïs de l’île en question. Ce fut une belle et longue journée.
Troisième jour, un vrai bijou, de l’exercice, des couleurs et des senteurs ! À partir de La Pobla de Segur, un début dès la ville sur des hauts pas de glaise humide pour se faire un chemin à travers plusieurs terrasses autrefois cultivées, à l’abandon maintenant, puis après un court moment passé à longer des conduites forcées, nous avons abordé l’attaque du Tossalet, mont bien dodu d’un bel ocre foncé, à l’air débonnaire, mais qui est trompeur, car nous avons eu droit à des pas raides sur cailloux arrondis, des mains courantes, des barreaux d’échelle, un peu de gaz sur des marches à flanc, un « Pas del llop » qui signifie « Le pas du loup », le village abandonné de Monsor avec son église et sa maison de maître et sa magnifique vue surplombante sur la vallée, des cairns ouvragés, tout ça dans une ambiance « dessert » puisque dans le langage des géologues nous ne déambulions que sur un pudding.
Nous avons finalement pris le pot traditionnel de fin de randonnée à Pont de Suert, avec sa belle et originale église, nous interrogeant sur ce que pouvait-être d’étranges gros balais présents sur les nombreux balcons des maisons. Renseignement pris, il s’agit de grandes torches pour la retraite aux flambeaux de la Saint Jean, ici encore les traditions se conservent. C’est aussi ça le Club Alpin, on en apprend tous les jours.
A+ sur les pentes.
Photos de Pierre-Antoine Godin