Carnet de route
Tour des lacs du Néouvielle
Le 01/08/2025 par Rovira-Marcel
Sortie « Tour des lacs du Néouvielle » du 22 au 24 juillet 2025 organisée par Jean-Jacques Inchauspé
« Après toi, pèlerin, nous irons sur les cimes
D’où, pieux et tremblants, nous verrons l’Éternel
Ordonner et compter dans l’alphabet du Ciel
Les feux du firmament, les germes des abîmes. »
Cité par Henri Eyraud, mathématicien français (1892-1961) en hommage à Georg Cantor, mathématicien allemand (1845-1918)
La montagne c’est aussi comme ça, une inépuisable infinité de sommets, de cols, de brèches, de hourquettes, de points remarquables, d’étroits et singuliers interstices, entremêlés, enchevêtrés sans fin.
À peine sur le parking de Tournaboup, nous sommes déjà au lac blanc (2117m) où ont été aperçus le 11 juillet, une cane et ses neufs petits canetons (voir photo). Encore pleins d’énergie et d’allant, nous laissons à gauche le lac Nère, à droite le lac Estagnol, et presque sans souffrir nous passons la hourquette d’Aubert, qui offre une belle vue sur le lac d’Aubert et sur le lac d’Aumar. Ce n’est que le début de la récompense.
Que dire de la couleur verte ? les Laquetttes sont une petite merveille, mariant rocs, plantes et plans d’eau, ne dit-on pas d’une émeraude qu’elle est d’une belle eau ? Les Laquettes sont un joyau comme peu, camaïeu de verts, du vert foncé presque d’un bleu profond, au vert lumineux chatoyant renvoyant le soleil, à peine froissé par une risée légère, une gamme entière dans ses méandres pour une couleur qui selon les coloristes n’est pas primaire, ce n’est jamais qu’un mélange de bleu et de jaune, ha! la !la ! C’est pourtant la couleur de la vie, du surgissement, du foisonnement, et pourtant aussi, vert de rage, vert de peur, il est encore vert… Qu’est- ce que la beauté ?
Le lendemain, il fallait payer les intérêts. Départ superbe depuis le chalet refuge d’Orédon, comme la veille, plantes, torrents, rocs et bois tombé, puis une fois passés sous le barrage du lac de Cap de Long, nous le longeons, pour déboucher sur un magnifique cirque apparemment confidentiel, personne, même pas de sentier. Il fallut le débusquer, pour autant sa personnalité, toujours, est d’être une fois, là, une fois pas là, rude montée et bonne suée. Nous y voilà, la hourquette de Bugarret, c’est strict et dépouillé. Un peu de repos est pris avant la longue descente vers les lacs de Bugarret et de Couvéla Det Mey que nous passons sur leur gauche et laissons le lac de Rabiet et sa cabane (rien à voir avec les frères Ravier, guides qui ont ouvert de nombreuses voies) pour nous hisser jusqu’au refuge de Packe, les émeraudes ont un prix, je vous le dis, il fallait le payer, et enfin redescendre vers le Refuge de la Glère où finalement nous arrivons assez tôt, ce qui laisse le temps de prendre une douche « froide », l’apéro, et faire des parties de cartes (le jeu de l’ascenseur, pour des alpinistes, pfff…).
Le troisième jour, au programme, un petit pic de rien du tout, le Pic d’Ayré (2416 m) Pfff…
Mais mazette ! La brume avait éparpillé ses gouttelettes sur les herbes et sur les cailloux, tout devenait humide et glissant, et bientôt comme la veille, le sentier a été du genre tu m’as vu, tu me vois plus, mais finalement, nous sommes arrivés au col d’Ayré d’aspect très confortable (2236m), ne restent que 200 m à franchir. J’ai en sainte horreur la fourberie retorse des cailloux mouillés, sur ce sentier vers le sommet parfois gaillard et un peu exposé, j’ai modestement fait plusieurs passages à quatre pattes, quel émoi ! Redescente par la même voie, puis au col on bascule de l’autre côté, une belle forêt, la forêt de l’Ayré et du Lisay, avec plein de fourmilières en activité, ça n’arrête pas depuis, paraît-il, plus de100 millions d’années. Je pense que certains aimeraient que nous leur ressemblions. Avant Tournaboup, le long du torrent de la Glère, un cheminement plein de charme dans une dense forêt de feuillus, avec quelques framboises, clôt cette sortie quatre sacs, trois montagnes qui les méritait bien
Bisous à tous.
A+ sur les pentes
Photos: Anne, Jean-Jacques, Philippe et José (pour la cane et ses canetons)


