Carnet de route

Corniches du Tarn et de la Jonte

Le 12/04/2025 par Poulou Bernadette

8 -10 avril 2025 : Corniches de la Jonte et du Tarn

Pour quelques-uns d’entre nous, cette rando ravivait d’excellents souvenirs ! Initiée voilà 12 ans par Jean-Louis ravi de nous faire découvrir sa terre natale, elle a été remise au programme par Francis qui avait en mémoire la beauté des paysages et la saveur de l’aligot du gîte  de Peyreleau. Les propriétaires ont changé mais l’aligot reste une référence gourmande. Outre les magnifiques paysages que les photos révèlent (merci Olivier et Eric), la présence humaine dans des lieux difficilement accessibles montre la ténacité des habitants. La première rando nous amène aux Caves d’Entre Deux Monts, un ensemble de constructions semi-troglodytique aux superbes toits de lauzes. Destinées à la conservation du vin et du fromage elles étaient un lieu de rendez-vous dominical. 

Au fil de la boucle du lendemain, au pied du Causse de Sauveterre, nous découvrons d’abord Eglazines et ses maisons serrées au pied de la falaise. Sa dernière occupante a quitté le hameau en 1960, âgée de 80 ans… Un peu plus loin, St Marcellin, un  important pèlerinage du Tarn où affluait la population pour demander la pluie. En levant la tête, on aperçoit la muraille d‘un château à peine perceptible dans la falaise où se réfugiait le village en cas d’attaque. Un triste spectacle nous attend sur le plateau : des arbres calcinés, des enchevêtrements de branchages blancs comme des os. Le grand incendie d’août 2022 a ravagé 1300 hectares de forêts… Sur la carte, le lieu dit «Crémadis» laisse penser que ce n’était pas le premier. La toponymie garde l’histoire des lieux. 

Depuis le Roc des Agudes on aperçoit dans le lointain le viaduc de Millau. Un débat pointu démarre : quelle différence y a-t-il entre pont et viaduc. S’ensuit une discussion acharnée - essentiellement du côté masculin - on sent les techniciens à l’œuvre ! Alors, faisons un peu d’étymologie :  le mot « pont » apparaît dans la langue française en 1100 dans la Chanson de Roland [1]. Son sens n’a pas varié : « construction élevée d’un bord à l’autre d’une rivière, d’un ruisseau pour permettre de les traverser » [2]. Le mot « viaduc » apparaît pour la première fois en 1828 dans le Registre des délibérations du Conseil d’Administration du Chemin de fer de St Etienne à Andrégieux [3]. Le terme viaduct (d’après l’anglais aqueduct, issu du latin of course)   est passé dans la langue française avec la construction des chemins de fer… Pour l’Académie française : « Pont de grande dimension construit au-dessus d’une vallée, d’un cours d’eau, d’un estuaire pour permettre le passage d’une route ou d’une voie ferrée.»

Voilà un point éclairci ! Ah ! on se sent quand même mieux ! Nos randos sont une source d’enrichissement infini…

Dernière journée superbe en partant de Capluc que l’on grimpera sportivement par une série d’échelles à notre retour. Un parcours en crête pour certains, en balcon pour d’autres puis magnifique cheminement ensemble au-dessus des Gorges de la Jonte (tellement attendue !).  

Trois journées bénies des dieux : grand beau, ciel radieux, joyeuse compagnie. 

Un souhait très égoïste : que nos encadrants se ménagent ! Merci Francis

1. CNRTL : Centre national de ressources textuelles et linguistiques. 

2. Dictionnaire de l’Académie française